Paris Roubaix
Départ 6h50, seuls sur la route nous étions les derniers. Vent quasi nuls. 34 de moyenne sur les deux premières heures, au premier contrôle on retrouve des paquets de mecs.
Baptême de l'enfer pour Bruno Nenan et Victor à Troisvilles.
Victor, et Julien restent seul au contact.
Entrée dans Solesmes seul avec Victor et la pluie qui commence. Suivent Julien et Mallet. Julien repart seul alors que nous attendons un peu Mallet, mais le secteur suivant lui est fatal et là l'orage éclate. Une bonne heure d'apocalypse totale, les talus dégueulaient la boue, les toitures déversaient, nous roulions dans des torrents pavés de mauvaises intentions.
La plus-part des Cyclistes étaient aux abris, bon nombre restait pendu aux arbres une Chambre à air noir percée ou un pneu coupé autour du coup. Nous retombons sur Julien et le larguons aussitôt.
Après un gymkana dans les faubourgs de Valenciennes, le soleil revient au contrôle dans le beau coron de Wallers.
Le temps de ravitailler, Julien et Mallet arrivent. Je repars avec Victor et me lance dans la tranchée. Tous roulent sur le sentier en terre qui la borde, mais un Paris-Roubaix digne de ce nom ne peut-être validé que si tu en fais l'intégrale. J'en sors 200m devant Victor. Nous temporisons un peu, j'enlève l'imper en roulant et long passage à niveau permet à Julien et Mallet de recoller.
C’est ici que Christian prend le temps de faire une réparation de fortune sur son dérailleur arrière, Bruno resserre le câble du dérailleur avant. Bruno était obligé de rester sur la plaque, Christian avait le choix entre les braquets 52-17 et 42-17 entre Solesmes et Wallers. Un peu gourmand pour le Secteur du Buat. Les deux repartent pour Beuvry avec 30 minutes de retard sur le groupe.
Après le secteur de Warlaing ou Mallet ressaute, Julien disparait sur le long secteur (3700m) de Hornaing. Je visse à mort avec 53x15, Victor décolle, recolle mais résiste et c'est moi qui coince dans les 300 derniers mètres. Je suis obligé de reconnaitre sa supériorité.
A Beuvry halte tranquille au contrôle, et puis on passe un bon moment au Bistro ou je pensais que Mallet allait nous rejoindre. On repart, bonne initiative on les rattrape peu après sur les chemins des Prières puis des Abattoirs, après que j'aie surmonté une hypoglycémie à Orchies.
Départ laborieux de Beuvry pour Bruno et Christian, le premier commençant à accuser le coup au niveau des mains, le deuxième attrapant une crampe dans le mollet gauche. Crampe qui dura jusqu’à Cysoing.
Je recommence à visser sur les pavés, un nouvel orage arrive, et nous dérouille sur les pavés de Bersée ou je m'arrète pour remettre le débardeur coupe-vent. Je redouble Mallet, temporise avant de me lancer à la poursuite de Victor et Julien. Mais Mallet ne revient pas et puis les secteurs de Mons en Pévèle sont terribles, boueux, encombrés, les bas coté noyés. Sur le goudron qui suit, j'envoie jusqu'à Cysoing, ou je retrouve mon pote Didier le Chicon de Bruxelles.
C’est ici que Bruno et Christian se restaurent dans le café en face du contrôle avec une bonne bière, dont les deux rêvaient depuis quelques kilomètres. L’action de la bière permit à Christian de retrouver quelques instincts de guerriers pour emmancher comme il se doit les secteurs depuis Cysoing. On visse un peu la tronche à des participants qui pourtant ne sont que depuis Wallers ou Beuvry sur le parcours.
Et on embraye sur les derniers secteurs, Cysoing, Wannehain, L'arbre, Guson, puis Hem, qui achèvent de me fracasser. Faux plat de Hem, face au vent, la pancarte de Roubaix est en haut. Je me concentre à mort sur mon 53x17, le Chicon plie mais il ne se rend pas tout de suite vers le BD menant au vélodrome.
J'y entre avec 53x13, frisons garantis, acclamation du public, une montée au virage, je m'arrète sur la pelouse, Julien est là, encore essouflé et bien marqué..
Victor est là depuis 3,4 min.
Mallet arrive avec une vingtaine de minutes de retard, puis après notre douche et quelques premières tournées, avec 1heure 30 de retard, Christian puis Bruno très contents de leur association.
Saucisses, frites, moulte Stella, Chimay et Leffe, rigolade, la vie est belle.
6 au départ, 6 à l'arrivée, aucune chute, aucune cravaison, les Guerriers étaient dans la plaine!