Cycles Alex Singer

Rethondes

La Randonnée du Souvenir, créée par Raymond Migeon, premier secrétaire de l’ACBO, a eu lieu en 1945, en souvenir des cyclistes disparus au cours des deux conflits mondiaux soit seulement 27 ans après la fin de la Grande Guerre.

Pour le cinquantième anniversaire de l’armistice, en 1968, emmenés par Nelson Baïs en voiture, nous étions présents, Jean et Moi pour les cérémonies commémoratives.

La Clairière était encore pleine d’anciens poilus et la visite du musée du wagon, dont les vieilles diapo restent toujours dans ma mémoire, mémoire en noir et blanc…

Le souvenir des disparus de 14/18 s’estompe, et de plus en plus, la randonnée du souvenir, hormis lors de la cérémonie du cessez le feu de 11h, devient pour moi la randonnée des souvenirs.

Car cette année, je la faisais pour la 35ème année de suite !

Déjà les soirs précédents en rentrant chez moi, de nuit par le Carrefour Pleyel, je ressentais l’émotion de ce matin nocturne de novembre, où nous fendons la banlieue endormie pour retrouver les fidèles à Saint-Denis.

Arrivé à la boutique, Billou est déjà, en compagnie de Bruno, refaisant leurs Paris-Roubaix. Un gilet fluo, une chambre, un éclairage, le dernier choix d’équipement pour la journée et nous voilà partis.

Pour Charles mon neveu qui veut toujours être kalife à la place du kalife et qui vient de reprendre du service c’est une première, et je me retrouve au départ en 1977. Ce jour là, froid glacial toute la journée brouillard givrant à couper au couteau, d’où émergent Pierrot et Thérèse en tandem, Mauduit, Foll et son pull orange, la poule au riz du Pavillon Bleu.

Carrefour Pleyel, les grognards de l’ACBO sont là uniquement renforcés par la Brigade des Pistards, car les autres clubs prennent maintenant la voiture pour sortir de Paris. Comme d’hab Patrick arrive au coup de sifflet, mais il est là.

Traversée de Saint-Denis sans encombre, il faut toujours être devant car personne ne s’y retrouve.

Sortie de Stains, Carolus ouvre le ban des crevaisons, ce n’est que dans la forêt de Compiègne que nous extrairons enfin le microscopique bout de verre.

Le bar du Kemmel est remplacé depuis longtemps par un restau chinois, et nous traversons Gonesse et ses trous qui n’ont fait que se creuser depuis que je les pris à répétition dans une mémorable nocturne en 95.

Le faux-plat de la patte d’oie se profile, disparue l’odeur des jambons de l’usine Prédau, indésirable peut être maintenant.

Montée à bonne allure, première suée, a-t-on fait le bon choix d’habillement ? Mais la fraîcheur saisit tout le temps au relais des Flandres, Billou prend la tête pour sa déviation par Roissy. Les lâchés reviennent, veillés par Toto et Jacques.

Finies les cuvettes de Vaudherland et Louvres où il fallait toujours jouer les chiens de berger pour veiller à la cohésion. Le lever de soleil vers Villeron me manque, car la perspective permettait de voir de quoi serait faite la journée. Maintenant cela se fait le long de l’autoroute et sous les pistes de Roissy.

Trous ! crie Jacques au milieu du paquet ! Merci les ouvreurs ! Thierry y laisse un pneu et deux chambres à air, et l’ensemble une bonne quinzaine de minutes.

Un bout droit sur Choisy au Bœuf, mauvais souvenir d’une course de fin de saison, et voila Vémars, où un éclat de verre vient encore taquiner Thierry. Montée vers les hauteurs de Plailly, la route est comme sur un bout du parcours de la course de La Garenne qui depuis mon premier passage en cadet, n’a fait que de se dégrader. Pas trop de boue cette année mais toujours le souvenir de Camille Bardet, qui recollait son boyau dans la mouise en 1979.

Vrai lever du jour, sur la perspective du haut de Plailly, et là je pense toujours à ceux qui se réveillaient dans la boue, l’humidité et le froid d’une tranchée et là l’épreuve de la journée à venir ne peut me paraître que plaisir intense.

Dans la descente, le château de Plailly est toujours en travaux, quel chantier mais quelle évolution au regard de la ruine que j’ai connue.

A l’église tout les « petits parcours »sont là et je retrouve avec plaisir Olive, avec qui je n’ai pas beaucoup de souvenir sur ces routes, mais sur tant d’autres parties de manivelles et qui vient de renouer avec la gagne dans une coursette.

Et voila que le Frank me chambre dans la cuvette car j’ai mon pignon autour du cou, la bosse est montée à bloc avec le Csukaillon qui fait connaissance avec Olive. Kassaien de Fontaine Chaalis passés sans trop d’encombre pour ma roue arrière, en souvenir d’une séance de clé à rayon et de la gamelle d’Alain Collongues.

Montepilloy se profile, après que Sina aie sortie l’artillerie lourde pour recoller les morceaux.

La toiture de la ferme de Fourcheret est toujours aussi impressionnante, petit coup de vent dans l’approche de l’assaut de la tour Jeanne d’Arc, ou je garde la maitrise du terrain entre Iznogoud et Totor.

Mon pote Mareuil suit les consignes, on ne se relève pas au sommet, je veux étirer le groupe avant Verberie, pour que la patronne du Goujon absorbe l’assaut du bar par escouade et non face à un bataillon.

Attention aux voitures venues chercher le pain à la pâtisserie de Rully que nous avions dévalisée avec Jean Claude un jour de printemps. Egalement pour les virages plats en sortie ou une année sur la boue, Catherine avait dévissée de la roue du tandem Greiffenberg .

Faux plat de Raray, où souvent nous doublions nos amis de Stains, Mansuy , Heurtaux et leur bande.

Là fini de rire, je fais du yoga dans le roue des bracasses qui ont mis en route avant la descente sur Verberie , car le TGV qui passe leur donne des idées.

Au Goujon, nous faisons lors du casse-croûte regretter à la patronne de ne pas nous recevoir à déjeuner, les sandwiches sont prêts et doivent être partagés à deux vu leur taille, mais comme depuis ces dernières années, je regrette de ne plus aller saluer le boucher charcutier.

Avec Jean, nous faisons le décompte pour la table, ce sera 54, un record à mon avis.

Départ groupé à petite allure vers la vallée de l’Automne, le pont de Saintines est toujours en suspension de finition et le garage Renault dont j’avais réveillé le patron en un temps lointain pour y dégotter du fil et une aiguille à boyau pour Olivier Mallet est depuis longtemps fermé.

A gauche rue Saint-Lazare, la vallée monte doucement, mais d’un seul coup se cabre pour le mur de Champlieu. Le challenge en pignon est de garder l’adhérence tout en effaçant la pente.

Un bon souvenir de photo de Claire, rayonnante en haut de cette dure bosse, pour son premier Compiègne, un jour où j’étais en tandem avec Valérie, meilleure Chef du meilleur restaurant de Valmorel le SkiRoc.

Regroupement aux ruines du théatre et des thermes gallo-romains, où j’emmène les néophytes découvrir le site. Je ne sais pas pourquoi, mais Frank se dégonfle pour le petit cyclo-cross.

C’est reparti pour la traversée de la Forêt de Compiègne, qui resplendit des couleurs de l’automne.

Mon vieil ami Pierrot me manque beaucoup pour trouver la route forestière, car il ne la loupait jamais.

Pour une fois, nous sommes en avance pour la cérémonie, je fais ralentir l’allure, mais deux nouveaux silex sournois nous font retrouver l’horaire normal. En bas de la descente, le talus est maintenant raboté mais la boue est toujours présente de l’autre coté.

Encore une allée forestière et nous y voilà. Les nombreux cyclos de Picardie sont là, mais de moins en moins de Parisiens.

La cérémonie commence déjà, devant le monument des Alsaciens-Lorrains. Car, depuis 2001, le wagon n’est plus accessible. Je le connaissais tant par cœur que j’en sautais parfois le tour, mais j’aimerai bien parfois en faire les honneurs à nos néophytes.

Cette année plus de sono, qui même crachotante, faisait passer une émotion certaine lors de la sonnerie « Aux Morts ».

Toutes les armes sont représentées en costume, du Zouave au PG, mais le Jean-Claude me manque pour commenter les décorations des Régiments Etrangers. Et il aurait aimé chanter avec nous la Marseillaise qui conclut la cérémonie

Départ groupé vers Compiègne, et on longe l’Oise par une agréable piste cyclable. Un peu longue quand même, car la faim se fait sentir, mais au détour d’un petit pont, sans pancarte et sans prévenir l’Auberge du Bac qui nous accueille pour cette fois se présente.

L’endroit est fort sympathique, les vélos resteront en terrasse en bord de l’Oise ou dans la cour intérieure.

La meute attend en ordre à l’extérieur, je prends les devants pour saluer l’aubergiste. Rapide tour des deux salles fort bien agencées en tables de différentes tailles. L’apéritif sera servi à table m’informe-t-il et les troupes contrites refluent vers les tables.

Une tournée de dix jaunets dépucelle le bar, et l’assaut commence. Les tournées de retrouvailles se succèdent, nos prédécesseurs Armand et Henri n’ont pas à rougir de la relève, mais il faut quand même passer à table .

Le repas est fin et cuisiné, tout le monde se régale.

La table des facteurs, celle de la brigade des pistards, le gratin de l’Acbo, les officiels avec le grandissime Roger, les Jeun’s, les artistes, les copains, la mienne avec Marie-Lou, ravie de sa Marie-Louise.

Mais déjà il faut partir, et c’est le sauve qui peut. Ayant oublié mes clés sur l’âtre de la cheminée, un demi tour me fait me retrouver en serre-file.

Je laisse Fabrice, qui lui à la voiture à Verberie. En y réfléchissant, cela doit faire près de 30 ans qu’il fit ces premiers tours de roues avec nous.

La montée de la déviation, dont je connais chaque souffle de vent. Là, pas de goût de sang dans la bouche en passant la pancarte de Verberie, au train.

Mais que de souvenirs de joutes.

Le Cowboy qui fait parler le métier et m’en a tant apris, les frères Gutrin qui me font pleurer alors que je sprintais sur la jante, André Cunin qui se régalait d’attaquer toujours au même endroit, mon Père qui retrouvait son instinct de chasseur de ligne d’arrivée, Marco dès le bas du faux plat, Toto qui te bouche toujours le trou au bon moment, le bal des ratagasses, la communion totale avec l’équipière en tandem quand nous ne faisions plus qu’un, quand il fallait retrouver le souffle pour ne pas attraper le hoquet au premier apéro, en refaisant le sprint dans tous les sens !

La cour pavée du Pavillon bleu, où la vente entre les différents successeurs se faisait avec la promesse d’un 11 novembre ACBO.

J’entame seul la bosse de Verberie, passe Marcel qui attend les filles en parfait Gentleman et digne successeur de son Président.

Le retour est souvent une affaire personnelle, sauf les jours de grand vent de face ou d’un seul coup tout le monde attend.

Mini regroupement en haut de Montepilloy pour le pipi libérateur des excès de liquide, deux Charles manquent à l’appel mais ils seront remis sur rail par des Brigadistes également égarés.

Montée du carrefour des Espionnes, j’en ai poussé des gens là-dedans, sauf Ernest qui s’y est toujours refusé. …

Le père Gratet, qui à 78 ans faisait toujours le parcours complet, Monbelli qui refusait obstinément de toucher à son bidon croyant y trouver de l’eau, alors que nous y avions versé tous les fonds de bouteille avec le Didier, qui de Belgique faisait l’aller retour.

Regroupement général à l’église de Plailly où les motorisés vont se mettre au chaud. Le bistro n’ouvre plus le Dimanche, mais toujours le souvenir de cette séance mémorable avec le Spountz, Ernest en pleine forme, Mallet, Toto, Thierry, Marco…

Bosse de Plailly, dernier Meilleur grimpeur que le Bruno, qui ne loupe jamais ce rendez-vous de l’amitié ne me conteste pas. Le crépuscule se profile sur la fin d’une journée déjà riche de tant de souvenir.

Vémars, encore un bistro fermé , je me rappelle des bières parfois bienvenues, c’était je crois avec Poirson, Guillot, Mallet père et Rischmann , alors à Bois Colombes Sport.

La montée du faux plat de Villeron , souvenir d’une crevaison en tandem avec Nathalie, jour de boue liquide sur la route toute la journée. Claude Baïs qui m’éclairait en faisant tourner sa dynamo du temps où les leds n’existaient pas.

Rond point de la Nationale, nous sommes sages et Catherine n’est malheureusement pas là pour nous discipliner. Formation de combat pour se rapprocher du rythme des voitures, nous sommes revenus dans la civilisation .

Carrefour du Bourget vers la Courneuve où l’ami Jean Delagnes, nous payait le coup à boire, lorsqu’il repartait tout droit au travers de Paris vers Epinay Sur………………………….Orge !

La nuit est noire vers les 4000, mais pas de pluie ni de tessons de bouteille, mémorables crevaisons multiples, heureusement que Julien avait un pneu pour Catherine, et Mallet des bières pour Eric le prof qui lui réparait son vélo !

Pas trop tard, secs et pas trop fourbus à la boutique, la Madelon Evelyne nous sert à boire le délicieux Coteaux du Layon de Bruno et Catherine fait le bonheur de notre super photographe Nabil avec un Coca.

Jean-Claude et Régis arrivent enfin, ils avaient suivis les rails du Tramway !

Bobet et Billou sont aux abonnés absent, mais ils faut dirent qu’ils ne sont pas du secteur et que l’année passée le retour fût rude.

Les amis sont partis, je dégonfle le vélo, éteins les lumières, baisse la grille, rideau sur une super journée et merci à tous les présents .

ACBO : Marcel Kalwoda, MariLou Cauchon, Nathalie Castrillo, Sina Witte, Jean et Olivier Csuka, André Bocquel,Jacques Fargerelle, Fabrice Roulet, Benoit Gombault, Jean-Marc Bouquet, Didier Hatot, Yannick Vandevoir, Bruno Nenan, Alain Petriacq, Thierry Simon, Alain Champeaux, Régis St Estève, Victor Decouard, Jean Claude Depail, Christian Bille, Christian Colomb Emmanuel Nicolini, Françis, Charles, Tomo .

Assimilés Acbo : Charles, Clément, Nabil

CC Villers St Paul: Max et Vincelette.

Olivier Boutrouille , Frank et leur compère.

La Brigade des Pistards : Bobet et sa bande

Alain Collongues et l’Asptt Paris

Patrick Mareuil

Gérard Greze

Un couple de Ville d’Avray

Et le service médical, sur les prescriptions du docteur Lanoë, toujours en complément d’une alimentation saine et équilibrée, vous prescrit à tous une ordonnance de même régime pour l’année prochaine !