Paris Roubaix
Nous étions 8 à prendre le départ. 3 pour la première fois dont un en pignon fixe. Nous avons eu un temps nuageux avec de belle éclaircies, un vent faible et sans pluie .
C'est quand même un truc de malade. Il parait que c'est bon pour la prostate. Dans les secteurs pavés, tout tremble de la tête aux pieds - même le cerveau gigote dans la boite crânienne. Le cintre vient taper dans la paume des mains, les yeux bougent de haut en bas, les mollets frétillent, les avant bras s'agitent. A la sortie des pavés, pendant quelques 10e de secondes, le cadre vibre encore avant de se stabiliser.
Incroyable ! On a les testicules comme des apéricubes, on risque une descente d'organes. Aux 1/2 du parcours, on commence à chercher les bordures car la fatigue se fait ressentir. Devant moi, un gars vacille et se couche dans les blés, on ne le voit plus. Ah si, il relève la tête le sourire en coin.
Plus loin, une roue en 8, un cadre en 2, c'est l'enfer.
Enfin on arrive dans Roubaix, puis les coups de sifflets et la mythique cloche du vélodrome retentit : ding ding ding. Ca y est! C'est fini! Un tour sur l'anneau, quel jouissance!
Cela mérite un 2ème tour et hop je me lance. Quel bonheur ! Je suis mort éreinté: plus de mains, plus de fesses, je me précipite à la douche.
Chaque vestiaire porte le nom d'un vainqueur ; pour moi ce sera Georges Speicher qui a gagné en 1936. C'est le sauna, la douche est chaude et bonne. On a faim et soif : bière, saucisses et frites du nord.
L'ENFER DU NORD, C'EST LE PARADIS !