Fleche Velocio
Bonjour à tous,
Alors voila, de retour au bercail quelques mots sur cette Flèche Vélocio 2012. Une Flèche c'est l'aventure d'une équipe avec tout ce que ce mot sous-entend d'entre-aide, de soutien, d'écoute pour qu'ensemble chacun soit heureux d'arriver à bon port, 24 heures plus tard quelque part en Provence. mais un compte-rendu c'est plus une affaire individuelle devant une page blanche pour que remontent à la surface des moments forts. Alors pardon si ce premier jet d'impressions est un peu trop ma perception, un peu trop mon vécu; peut-être celui des quatre autres est-il différent.
Ceux qui me connaissent savent que je déteste les surprises, donc la préparation avait été pensée dans tous ses détails et la logistique mûrement réfléchie. On partirait de Verrières au sud de Troyes pour finir du côté de Bollène (579 km), voire même d'Apt (670 km) si tout allait très bien. Seulement il y eut des imprévus et la machine eut des ratés.
D'abord en arrivant à Verrières je constatai très contrarié que j'avais oublié tous mes sandwiches, restés stupidement dans le réfrigérateur. J'avais du secours, mais surtout à base de gâteau de riz ou de compotes bien sucrées, cela allait avoir des conséquences funestes.
Ensuite un mois plus tôt j'avais pris la peine de reconnaître le départ et d'informer le restaurant de Verrières que nous souhaiterions déjeuner vers 11h, si possible des pâtes. Je l'avais rappelé une semaine avant le jour J pour confirmer notre venue. Mais le jour J personne ne nous attendait, j'aurais dû reconfirmer et patati et patata... et de pâtes il n'y en avait plus. Seule possibilité : des haricots verts et du poisson. Cela aurait aussi de funestes conséquences.
A midi les cinq partirent plein de confiance en un petit vent plutôt sympathique, confiant à notre chauffeur Christophe qui pilotait ma voiture la délicate mission de nous assister aux différents contrôles. Au pied de la côte de Sombernon (km 140) nous étions à 32 de moyenne. Je butais littéralement sur la bosse et je sentais les premiers signes d'une hypo-glycémie carabinée. En haut j'engouffrais gâteaux de riz et une tablette de dextrose. Le résultat fut pitoyable, l'excès de sucre provoquant un pic d'insuline qui m'enleva mes dernières forces. Gagner Dijon pourtant en descente fut un calvaire et cela continua, caché dans les roues de mes précieux équipiers, jusqu'au soir tombant à Chagny (km 228) où la pause repas me permit de revoir les choses avec un peu plus d'optimisme. Et l'on continua par la route classique de la vallée de la Saône. Le vent devint contraire vers Mâcon, mais le mauvais passage semblait surmonté.
Quand le téléphone de Victor sonna : la voiture nous attendait quarante bornes plus loin à Neuville/Saône (km 358) mais avec juste un léger problème, impossible de la redémarrer. C'est une Renault Espace 4 bourrée d'électronique et rien à faire, ni notre chauffeur Christophe, ni Victor parti devant nous, ni moi en y arrivant n'y sommes parvenus. Le bouton Start restait désespéremment muet. A 2h00 du matin c'est fort ennuyeux. Alors là le plan Victor se mit en place : appel à Renault Assistance, fin de la Flèche pour moi qui avec Christophe attendrait le dépanneur et le rapatriement vers un garage. Les quatre autres allaient repartir, je m'étais déja changé de mes vêtements trempés de sueur, quand une demi-heure après l'appel une dépanneuse vint se garer sur le lieu du drame. En cinq secondes le gars assis dans la voiture avait de ses doigts miraculeux démarré l'engin. Il fallait pomper l'embrayage, serrer à fond le frein, insérer plusieur fois la carte de démarrage et sans doute prononcer quelques paroles cabalistiques que nous n'avons pas entendues, mais le résultat était là. Une minute plus tard j'étais de nouveau déguisé en cycliste et nous repartions. Nous avions deux heures trente d'avance avant l'incident sur l'horaire des 579km prévus, il nous en restait encore une.
Le final fut plus calme en émotions malgré deux crevaisons et quelques petits détours inutiles, et à midi, morts de fatigue, nous mettions pied à terre à Cairanne (km 597). Que les sandwiches et les bières dégustés au plein soleil d'une terrase de bistrot étaient bons ! L'après-midi fut consacrée à effacer les 75 bornes qui nous manquaient pour rallier à vélo l'hôtel de Gargas et aussi à réparer les trois nouvelles crevaisons qui s'enchaînèrent, mais qu'importait on avait mené à bien notre aventure pascale.
Ont participé à ce formidable souvenir : Jean-Claude MARGRY qui achemina nos vélos et une partie de l'équipe au départ, Christophe pompier de Paris qui fit seul toute notre assistance en route avant d'aller bosser dès l'arrivée, Victor DECOUARD si efficace dans nos problèmes pour toujours garder un moral d'enfer et une confiance terrible dans la solution, son amie Sina WITTE superbe rouleuse dont la joie fait plaisir à voir, Bruno NENANT impassible à mouliner sans désemparer et toujours souriant, Paul LANTUEJOUL force de la nature, une vraie mobylette qui ne consomme presque pas et fut un novice extraordinaire, et enfin le rédacteur de ces quelques lignes à chaud, si heureux d'une fois encore avoir été de la fête et de sa conclusion miraculeuse.
Pour info à la Concentration où nous avons eu la joie de retrouver Jean et Madeleine RENOUX et tant d'autres amis, on apprit que sous réserve il y avait devant nous quatre ou cinq équipes (sur 58 au départ) : Château-Thierry avec 641km, le Mozac CC avec 621km, l'ACP de Jean-Gualbert et de quatre néophytes avec 611km, l'AC Maurepas de Gille DUSSON avec 602km (et peut-être une autre équipe, aussi vers 600km)... L'US Métro de Philippe GUILLEE est à 545km, le CC Villers St Paul de Max AUDOUIN à 441km....
Bonne semaine à tous et à bientôt.
Alain